Des visages pensifs, des regards absents ou pudiquement contournés, des gens perdus en eux-mêmes ou pris dans des occupations dérisoires ; les personnages de ce monde vivent une situation propice à l’abandon dans une atmosphère confinée. Le photographe partage cet état par sa proximité et il le saisit par des cadrages exigeants.

Dans l’espace clos d’un bus en déplacement en Afrique, Marc Célérier questionne les marques de l’inaction du voyageur, et les contours de ce temps figé qui ne se justifie que par l’anticipation d’une destination. La photographie

s’immisce dans ce temps suspendu d’êtres en stand-by, dans ces moments de vide incontournables de tout voyage. Elle s’insinue au creux du silence d’une attente généralement subie mais qu’on ne se montre pas.

De ces touches de réel prélevées se dégage pourtant un visage de l’Afrique, loin de tout exotisme plus ou moins frelaté : une vision du quotidien, empreinte de sincérité et d’empathie.

 

 Par ses photographies et leurs contrastes, Marc Célérier nous entretient sans fioriture de la dignité simple et ordinaire des habitants du continent africain.

 

Georges Rinaudo